jeudi 3 janvier 2013

LE MONDE DE CHARLIE

1h43 - Sortie le 2 Janvier 2013

Un film de Stephen Chbosky avec Logan Lerman, Emma Watson et Ezra Miller
Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un "loser". En attendant, il reste en marge - jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, l'amour… pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.

La Moyenne des Ours : 3,5/5

L'Opinion de Tinette : 4/5 
J'ai vraiment mis beaucoup de temps à définir ce que j'ai pensé de ce film. C'est très étrange... Je ne lui ai trouvé aucun défaut à proprement parlé. Peut être quelques petites longueurs, mais aucun défaut direct, et pourtant je n'ai pas été transcendée par ce film. D'où la note. Il est techniquement très bon, j'ai été émue quelque fois, mais il manque ce petit quelque chose qui fait qu'il aurait eu plus. J'ai trouvé les personnages très bon et crédibles. Et j'ai surtout apprécié le fait qu'à aucun moment on ne trouve les clichés habituels sur les lycéens. J'ai été impressionnée par les interprétations des jeunes acteurs. Les trois principaux sont tout simplement géniaux, même Emma Watson et pourtant je n'y croyais pas. Logan Lerman m'a vraiment émue, il est capable de beaucoup de choses je pense. J'ai aimé la construction du film avec ses rapides flash back et ses épisodes de vie. Quelques répliques et scènes m'ont beaucoup fait rire, d'autres m'ont fait m'enfoncer dans mon siège et certaines m'ont émues.
C'est un film qui m'a donné envie de chanter "we are young" en sortant, un film qui m'a fait me souvenir de ces si belles années lycées, de notre innocence a ce moment là, des rêves qu'on avait... C'est un film qui malgré tout m'a fait regretter ces années là.
Un film à voir, à digérer surtout. Si le thème ne vous attire pas, allez au moins le voir pour la BO qui frôle la perfection.

Le point de vue de Pépite : 4,5/5
Le Monde de Charlie est un film touchant et juste qui nous fait rentrer avec humour, finesse et délicatesse dans ce monde de Charlie, dominé par une galerie de personnages géniaux.
L'adaptation d'un roman pour le cinéma est un sujet très sensible. Combien de fois avons-nous vu des ouvrages de littérature détruits par leurs mises en image ? Le cas du Monde de Charlie est particulier : l'auteur de l'adaptation est la même personne que l'auteur du roman, premièrement, mais est surtout le réalisateur ! Stephen Chbosky n'en est pas à sa première incursion dans le cinéma (il est scénariste, producteur, a déjà réalisé, etc.) et adapte ici son propre roman, The Perks of Being a Wallflower.
N'ayant pas lu l'ouvrage en question, je ne sais pas si les fans se retrouveront dans l'adaptation. Mais, ce qui est impressionnant, c'est que Stephen Chbosky ait su dépassé son livre (qu'il avait du trouver "satisfaisant" j'imagine au moment de la publication) pour réaliser ce beau film réussi.
On est transportés pendant 1h43 dans une histoire touchante à laquelle on s'abandonne facilement. Le montage efficace, la mise en scène toujours pertinente, la photographie intemporelle (l'histoire aurait aussi bien pu avoir lieu à n'importe quelle époque) et la musique empathique sont honorés par un casting intelligent et inspiré.
Ezra Miller est excellent et continue de suivre une carrière atypique et agréablement surprenante. Il est la bouffée d'air frais du film, ce qui ne l'empêche pas non plus d'apporter un lot important d'émotion. Emma Watson trouve ici également un nouveau rôle qui, après celui dans My week with Marilyn, marque efficacement la césure après l'aventure Harry Potter. Le reste du casting est également très bon et en phase avec l'histoire racontée (Paul Rudd est extrêmement sympathique dans le rôle du professeur de Lettres), mais c'est surtout le jeune Logan Lerman qui nous surprend par l'étendue insoupçonnée de ses talents.
Ultimate Game, Percy Jackson ou le mauvais Les Trois Mousquetaires ne pouvaient donner à ce comédien de 20 ans tout l'espace dont il avait besoin semble-t-il pour se développer, parce qu'ici dans Le Monde de Charlie, il crève  littéralement l'écran. La fragilité, la sensibilité et l'intelligence du personnage de Charlie sont cristallisées à la perfection dans son jeu : il est Charlie et il vit ce qu'il vit.
Le Monde de Charlie est un film qui parle de l'enfance, du passage à l'âge adulte, de l'amitié, de l'homosexualité, des apparences, de la société, etc., bref de beaucoup de choses, ce qui jamais n'alourdit l'histoire.
Le film de Stephen Shbosky a le mérite de s'adresser à toutes les générations comme s'il ne s'adressait qu'à une seule, intemporelle, l'adolescence. Je ne sais pas s'il pourrait devenir un film culte, mais il le mériterait, et  il constitue sans aucun doute la très agréable surprise de cette nouvelle année cinématographique.

Le Mot du Comte : 1/5
Un des problèmes du "Monde de Charlie" est qu'il prend simplement son spectateur pour un abruti, n'hésitant pas à souligner à chaque fois l'évidence, à lui expliquer la simplicité, ou alors -et c'est plus grave, à le manipuler de la plus immonde des manières.
Explicatif, par cette voix-off omniprésente et sans malice du personnage de Lerman (qu'on a tout bonnement envie d'égorger à la fin du film), première personne probablement héritée du roman d'origine. Confusion entre littérature et cinéma donc.
"Le Monde de Charlie" est un film plat, dénué de tout relief et de toute forme de dramaturgie. Heureusement que l'année scolaire (le film suit Charlie de la rentrée aux grandes vacances) est temporellement structurée ! Ici, situation après situation, vacances après vacances et fêtes après fêtes (on se tape Noël et le nouvel An, dépeignant par ailleurs une image de la famille américaine sortie des brochures du Tea Party), les personnages en carton (sauf Ezra "Patrick" Miller et Logan "Charlie" Lerman, soyons généreux) batifolent dans le royaume du kitsch et du rétro, abondamment appuyé par une photographie veloutée et usée. Rien ne se passe dans cette chronique américaniste qui se regarde le nombril. Heureusement que les personnages ne sont pas hostiles et qu'Ezra Miller (le seul a posséder de bons dialogues) est (toujours) intéressant à regarder.
Mélo, fleur bleue et phrases toute faites ("On accepte l'amour qu'on croit mériter", répétée au moins 3 fois dans le film) se succèdent sans la moindre émotion. Car l'émotion est paralysée, annoncée, surlignée par des chansons (la scène du tunnel, avec voix-off et "We can be heroes" de Bowie, déjà deux éléments sonores qui soulignent ce qu'on voit) et des moments clippesques (la scène la plus ridicule reste celle où Watson et Lerman regardent... les étoiles, et où ce dernier s'allonge dans la neige et fait... attention au choc... des ailes d'anges). 
Il y a peut-être une scène drôle (bon, disons deux) dans le film. Les élèves du lycée sont tous très caricaturaux (le populaire, la brute, l'intello, le gay marginal, répétant les schémas déjà milles fois vus dans les sitcoms) et ce microcosme si américain nous reste très étranger. 
D'une lâcheté sans nom, le dernier quart d'heure du film (où l'on apprend le secret de Charlie) relève de la plus infâme des manipulations et justifie l'heure et demie de platitude qui précède. Cette révélation glauque sort de nulle part et trahit, ce que le spectateur pouvait conclure du passé de Charlie, les éléments disséminés s'y prêtant. "Le Monde de Charlie" s'apparente surtout à un monde de l'ennui, où tout est doux, fade et pré-mâché.

La note de Juani : 4,5/5

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